• Post category:Coop'Mag

— INTERVIEW

Le vrac comme acte citoyen

Le jeudi 22 avril 2021, c’était jour mondial de la terre !

Nous avons décidé, pour ce trimestriel, de mettre en lumière le groupe vrac. C’est un des derniers groupes créés, et maintenant un rayon grandissant de la Coop.

Le principe du vrac représente un des outils essentiels à la protection de l’environnement. On note que selon l’ADEME (Agence De La Transition Ecologique) le gaspillage alimentaire représenterait 29 kilos de déchets par an et par personne, et que le fait d’acheter en vrac permettrait à tout un chacun de mieux évaluer ses besoins et sa consommation. Nous savons également que les déchets plastiques abandonnés dans la nature ou mal gérés finissent leurs vies dans les mers et les océans, spectacle bien triste que nous ne pouvons pas ignorer à Sète…

Pour aborder ce sujet, qui d’autre sont mieux placées que Lise V. et Soizic M., membres du CAC de la Coop et responsables du rayon vrac. Lise est également un membre actif du groupe Zéro déchet

Lise V. et Soizic M., membres du CAC de la Coop et responsables du rayon vrac à la Coop Singulière
Lise V. et Soizic M., membres du CAC de la Coop et responsables du rayon vrac à la Coop Singulière

Peux-tu nous parler un peu de toi et de ton engagement auprès de la Coop mais aussi auprès du groupe Zéro déchet Sète ?

Lise : Ma préoccupation au sujet de l’environnement est de longue date. Dans le passé j’ai été journaliste environnementale et j’ai fait partie du groupe Incroyable comestible puis de Sète en transition (2014) qui a débouché sur la création de la Coop (2018).

J’ai toujours été partisane des activités protectrices de l’environnement. Je pensais que le recyclage était une pratique suffisante, mais cela jusqu’à un certain point. Ma grosse prise de conscience a eu lieu lors de mon voyage à Mayotte : le traitement des déchets étant là-bas quasi inexistant…

Dès mon retour en 2014, j’ai rejoint le groupe Zéro déchet, définitivement convaincue que le recyclage seul ne permettait plus de protéger notre environnement. Le plastique étant partout dans nos vies, empoisonnant nos mers, océans, campagnes, villes et nos organismes.

Et toi Soizic, quelles ont été tes motivations ?

Soizic : Dans mon quotidien, je pratique le zéro déchet. Dès mon arrivée à Sète, j’ai adhéré à la Coop, et j’avais déjà en tête l’idée d’un rayon vrac, sans exactement encore savoir comment le concrétiser.

Quelles sont, d’après toi, les valeurs portées par le groupe vrac ?

Lise : C’est d’abord un groupe ouvert, qui bien sûr porte les valeurs du zéro déchet, mais aussi et surtout qui encourage chacun à adopter les mesures qu’il peut maintenir à son niveau et dans le temps. L’idée étant de réduire les emballages et de faciliter le cercle vertueux, un cercle où tout le monde est gagnant, l’exploitant, le vendeur, l’acheteur et la planète !

Chacun fait ce qu’il peut. Comme on dit si 2,5% de la population est touchée, l’esquisse d’un changement de mentalité pourra voir le jour.

Peux-tu décrire ton expérience personnelle en tant que consommatrice ?

Lise : Après avoir été tout d’abord très stricte avec moi-même, je m’accorde maintenant plus de flexibilités, la perfection n’étant pas de ce monde et la recherche de cette dernière menant à la rigidité et au burn-out.

Tout est une question d’organisation ou plutôt de réorganisation de son temps et de ses priorités. J’ai appris à fonctionner différemment, à anticiper, en prévoyant un temps de préparation « pré-courses ». J’ai changé mes habitudes pour basculer dans un nouveau mode de vie plus près de mes besoins et j’ai gagné en qualité de vie. C’est un peu le même principe que de choisir de prendre son vélo plutôt que sa voiture, le cheminement est différent mais pas moins intéressant et agréable. Il suffit de faire la juste balance de ce que l’on peut éliminer car on n’en a pas besoin pour vivre mieux. Nous savons d’autant plus que les entreprises de la grande consommation nous font payer plus cher pour tout ce plastique (et oui en plus ce n’est pas gratuit !) et également pour la main d’œuvre.

Et en ce qui concerne votre expérience en tant que référentes ? Quelle a été l’évolution du groupe depuis sa création officielle lors de l’AG de novembre 2020 ? Quels sont vos objectifs à court et plus long terme ?

Lise : La gestion pratique du groupe relève essentiellement du bon sens. Il faut s’en tenir aux mesures d’hygiène en ce qui concerne la manipulation mais aussi s’accorder un temps un peu plus long pour la mise en pratique. Pour ces raisons, il est important de bien former les épiciers vrac, mais il suffit de prendre les bonnes habitudes.

Les débuts du groupe n’ont pas été simples, le projet que nous avions lancé ensemble, s’est en effet retrouvé ralenti par le confinement. Mais la volonté étant forte, Soizic l’a relancé jusqu’à ce qu’il aboutisse.

Soizic : La création officielle du groupe date de novembre 2020 lors de la dernière AG, cependant il a longtemps été un sous-groupe du groupe produit avec lequel il travaille toujours en symbiose. De fait, toutes les commandes sont effectuées par le groupe produit même si nous nous positionnons préalablement pour les choix des produits, nous faisons des propositions et décidons de l’agencement du rayon.

Lise et Soizic : L’évolution souhaitée et souhaitable serait de développer autant que possible des liens en direct avec des fournisseurs, pour éliminer les centrales. Nous avons également une réelle volonté de supprimer quand cela est possible les produits emballés une fois qu’on peut les proposer en vrac (ex : le sucre, les lentilles vertes et corail, les pois chiches…)

Interview réalisée par Nathalie Sylvestre

Pour aller plus loin

Reportage Sur le front – La face cachée du recyclage